BGL Ligue (4e journée) – Strassen, c’est définitivement du sérieux

Tandis que les joueurs de Strassen félicitent Christopher Rondel, auteur du 0-2, Patrick Grettnich préfère saluer le travail du passeur, Michi Kettenmeyer, en lui tapant dans la main. Foto vun Mélanie Maps



24 August 2015

Logique vainqueur d’un Rumelange bien moins joueur que lui, Strassen est toujours invaincu et solidement installé sur le podium.



Une première mi-temps à tourner autour du pot, l’autre pour faire sauter le verrou rumelangeois. C’est officiel : Strassen est un promu qui fait peur.



Quand il est entré en jeu à la place de Kevin Lourenço, Michi Kettenmeyer pensait certainement à ce que Patrick Grettnich lui a demandé, à savoir garder le ballon et casser le rythme. On jouait la 89e minute et Strassen menait 1-0. Kettenmeyer a décidé de croquer à pleines dents dans ce petit morceau de match : deux minutes après son entrée, il offrait le but du break à Chrisopher Rondel (0-2, 90+1) et, dans la foulée, il recevait un carton jaune pour un accrochage dans le rond central. Difficile de mieux incarner l’état d’esprit de Strassen que par cette entrée pleine d’enthousiasme.



Il faudra se souvenir de ce dimanche 23 août 2015 comme de ce jour où Strassen a répondu à une question fondamentale de ce début de saison : NON, le bon début de championnat du promu n’a rien à voir avec la chance du débutant. Les gars de Patrick Grettnich comptent 10 points après quatre journées et chatouillent les mollets du Fola et du F91, il faut s’y faire.



Delgado euphorique



Hier, ils ont largement mérité récolter les trois points qui sont tombés dans leur escarcelle. Car à Rumelange, c’est bien sur la cage de Charly Schinker que le danger s’est concentré la majeure partie du temps. Comme lors du premier déplacement de l’UNA, il y a quinze jours à Etzella (victoire 6-2), c’est Gilson Delgado qui a été le joueur le plus en vue. En toute logique, son activité a été récompensée par un but, son troisième de la saison. Parce que la défense de l’USR allait forcément finir par baisser la garde, l’ancien Ettelbruckois a jailli au cœur de la surface et n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond à l’issue d’une action où la frappe de Lourenço avait été contrée par un dos rumelangeois (0-1, 64e). Plus tôt, Delgado avait déjà courtisé la gloire mais son lob involontaire avait été claqué en corner par Schinker (12e) et sa frappe était puissante mais pas cadrée (18e).



Si Grettnich veut vraiment éplucher la prestation de ses garçons, il peut déplorer ce but sans influence sur le résultat final, encaissé sur une tête d’Inacio à la réception d’un corner de Sahin et alors que M. Tropeano avait le sifflet à la bouche

(1-2, 90+5). Strassen prend beaucoup de buts et s’en mordra forcément les doigts au cours de la saison. En attendant, le club de la capitale avance avec une autre philosophie : mieux vaut songer à marquer un but de plus que son adversaire qu’à ne pas en encaisser plus que lui. D’où cette avalanche d’occasions, notamment en première période.



Dix minutes après un ciseau non cadré de Jager (15e), Strassen appuyait sur l’accélérateur : Denis Agovic puis son frère jumeau Edis envoyaient les mêmes missiles, repoussés soit par les poings de Schinker, soit par les jambes d’un défenseur (25e et 26e). Delgado embrayait et, après avoir dribblé quatre Rumelangeois, s’enflammait un peu et décidait de tirer à côté (27e).



Face à une formation rumelangeoise consciente de ses faiblesses offensives et efficace sur les phases arrêtées défensives, il a fallu patienter, ce que le promu a très bien fait, jusqu’à ce que Delgado n’ouvre le score. Cette équipe a du sang-froid dans les veines et l’apport d’Asim Alomerovic, très bon hier dans l’entrejeu aux côtés de Denis Agovic, n’y est pas étranger.



Rumelange, qui n’avait encaissé qu’un but en trois journées, est tombé sur plus fort hier. Et avant de savoir ce que Strassen va réaliser sur la durée, il faut savourer ce spectacle offert par une équipe extrêmement joueuse. Le classement, lui, aura plus de sens dans deux journées, après les matches face au Fola et Differdange. Mais comme ces gars-là ont déjà résisté au F91 il y a une semaine, il ne faut plus jurer de rien. D’autant qu’après quatre journées, s’il y a déjà une certitude, c’est que viser le maintien est un but bien trop petit pour une équipe de cette qualité.



Matthieu Pécot



Apparu le 24.08 dans le Quotidien



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